lundi 24 janvier 2011

Violée par un prêtre L'Église n'indemnisera pas Shirley Christensen


L'Archidiocèse de Québec n'a pas l'intention d'indemniser Shirley Christensen, cette résidante de Québec qui lui réclame 250 000 $ parce qu'elle a été violée par un prêtre, au début des années 80.
Dans une missive adressée à Mme Christensen, l'évêque auxiliaire, Gérald C. Lacroix s'en remet à la politique de l'archidiocèse qui régit «le traitement des situations d'abus sexuels par les membres du clergé et les personnes mandatées en pastorale».

«Ce protocole, explique Mgr Lacroix, prévoit une assistance aux personnes abusées, nonobstant tout délai de prescription.» Mais il ne prévoit pas d'aide financière ou de paiement d'une indemnité «cette responsabilité revenant à l'auteur du dommage, le cas échéant.» En somme, selon l'Archevêché, l'éventuel versement d'une indemnité à Mme Christensen revenait au prêtre Paul-Henri Lachance, qui l'avait agressée et qui est maintenant décédé.

Cela dit, s'en remettant au jugement de la Cour suprême rendu à la fin-octobre, Mgr Lacroix continue d'invoquer le délai de prescription de trois ans prévu dans le Code civil du Québec après lequel toute réclamation devient impossible.

Estomaquée

Par la voie d'un communiqué, Shirley Christensen se dit estomaquée par la réponse de l'Archevêché de Québec : «Je crois sincèrement que celui-ci se trompe en adoptant une réponse strictement légale pour s'opposer le refus de m’indemniser suite à mon viol par le curé Lachance qui était un employé de l’archevêché.»

Mme Christensen demande une rencontre avec Mgr Lacroix «pour que nous puissions explorer des pistes de solution et une entente à l’amiable» et elle explique qu'elle va attendre la nomination du successeur du cardinal Marc Ouellet «avant de poser un quelconque geste devant les tribunaux».

Saga judiciaire

Shirley Christensen a été agressée sexuellement à plusieurs reprises par le curé Paul-Henri Lachance alors qu'elle était en bas âge. Après avoir porté plainte en vertu du code criminel et obtenu gain de cause, elle a décidé de réclamer 250 000 $ à son agresseur et à l'Archevêché de Québec.

Mais, les tribunaux avaient refusé d'entendre sa cause parce que le délai de prescription de trois ans après les faits prévu par le Code civil québécois était dépassé.

Or, dans une décision unanime, rendue après deux semaines de délibérations, à la fin-octobre, la Cour suprême a statué que la cause de Shirley Christensen est recevable et qu'il revient à un juge de la Cour supérieure de déterminer si le délai de prescription s'applique ou ne s'applique pas dans son cas.

Le 17 novembre, à la suite de cette décision, Mme Christensen a expédié un courriel à l'Archevêché de Québec pour l'enjoindre de lui dire, dans les 48 heures, s'il entendait la dédommager, à défaut de quoi, elle menaçait d'avoir recours aux tribunaux.

(TVA Nouvelles)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire