La crise que traverse l'Eglise catholique à cause des révélations de pédophilie de certains prêtres a connu un nouvel épisode vendredi avec l'aveu par la Légion du Christ des abus sexuels commis par son fondateur, aujourd'hui décédé.
LA LÉGION DU CHRIST DEMANDE PARDON POUR LES VIOLS DE SON EX-CHEF
Plus de photos Lutte anti-pédophilie
Les légionnaires du Christ, une congrégation de prêtres fondée en 1941 au Mexique, ont longtemps joui d'une grande influence auprès de Jean Paul II, mais leur réputation a été ternie ces dernières années par les accusations visant le fondateur, le père Marcial Maciel.
Ce dernier était l'objet d'un véritable culte de la part des Légionnaires et des dizaines de milliers de membres de sa branche laïque, le Regnum Christi.
Après témoignages et enquête du Vatican, la hiérarchie catholique a découvert que le père Maciel avait agressé sexuellement de nombreux séminaristes, qu'il vivait avec une femme dont il avait eu un enfant et qu'il aurait eu au moins deux autres fils avec une autre maîtresse.
La semaine dernière, le Vatican a annoncé la conclusion d'un an d'enquête au cours de laquelle les inspecteurs ont visité plus de 120 séminaires, 200 établissements scolaires et 600 centres dirigés par les Légionnaires du Christ.
Ces derniers comptent 850 prêtres et 2.500 séminaristes répartis dans 21 pays. La congrégation gère en outre une université pontificale à Rome.
L'enquête de la hiérarchie est intervenue à la suite de témoignages répétés de séminaristes ayant déclaré avoir été victimes du père Maciel.
"UNE VIE DE PÉNITENCE"
Devant la gravité des faits, le pape Benoît XVI a ordonné en 2006 au père Maciel de quitter la direction du mouvement pour mener "une vie réservée de prière et de pénitence". Il est mort deux ans plus tard, sans avoir été exclu de la prêtrise.
Dans un communiqué, la Légion du Christ demande pardon "à tous ceux qui ont été affectés, blessés ou scandalisés par les actions coupables de notre fondateur".
Ces excuses publiques interviennent au lendemain d'informations du New York Times selon lesquelles le futur Benoît XVI aurait couvert, lorsqu'il était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, les viols d'un prêtre américain sur des enfants entre 1950 et 1974.
"Nous voulons demander pardon à toutes les personnes qui l'ont accusé dans le passé, que nous n'avons pas crues et que nous n'avons pas su écouter, car à cette époque nous ne pouvions pas imaginer de tels comportements", déclarent les Légionnaires du Christ.
"Si nous constatons qu'il y a eu une collaboration coupable, nous agirons suivant les principes de la justice et de la charité chrétienne, ces personnes étant responsable de leurs actes", ajoute le communiqué.
Les adversaires de ce mouvement, et certains de ses membres opposés à la direction, affirment qu'il était impossible aux hauts responsables de la Légion d'ignorer la double vie du père Maciel.
Interrogée sur l'identité des dirigeants entourant Maciel avant sa démission, une porte-parole du mouvement a affirmé ne pas savoir qui, parmi les responsables actuels, occupait un poste important à cette époque.
Pascal Liétout pour le service français
(original)http://www.journaux.ma/maroc/actualite-internationale/la-legion-du-christ-demande-pardon-pour-les-viols-de-son-ex-chef
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