lundi 24 janvier 2011

Abus sexuels : le Vatican place les Légionnaires du Christ sous contrôle

Le Vatican a annoncé qu'il entendait reprendre de la contrôle de la très controversée congrégation des Légionnaires du Christ, organisation catholique ultra-conservatrice dont le fondateur, Marcial Maciel, a été mis en cause dans de nombreux cas d'abus sexuels. Le pape Benoît XVI a décidé de nommer un superviseur, dont le nom pourrait être annoncé dans "quelques semaines", a déclaré le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, soulignant que "le pape prend cette affaire très au sérieux".

Marcial Maciel, qui a dirigé les Légionnaires du Christ jusqu'à sa mort en 2008, a eu une fille issue d'une liaison cachée, dont la congrégation a reconnu l'existence en 2009. Le religieux mexicain, mort à 87 ans aux Etats-Unis, est également accusé d'abus sexuels par certains de ses autres enfants présumés et par huit anciens séminaristes. "Les comportements très graves et objectivement immoraux" de Marcial Maciel, "confirmés par des témoignages incontestables, se présentent parfois comme de vrais délits et démontrent une vie sans scrupules ni authentique sentiment religieux", rappelle le Vatican.

"ACCOMPAGNER SUR LE CHEMIN DE LA PURIFICATION"

L'Eglise a "la ferme volonté d'accompagner et d'aider" la congrégation "sur le chemin de la purification qui l'attend", et Benoît XVI "indiquera prochainement les modalités de cet accompagnement", précise le Vatican. L'aide apportée à la congrégation "comportera également un rapprochement sincère avec ceux qui, dans ou à l'extérieur de la congrégation, ont été victimes d'abus sexuels et du système de pouvoir mis en place" par le père Maciel.

L'annonce de la nomination d'un superviseur fait suite au rapport de cinq évêques, qui ont effectué une mission d'inspection auprès de la congrégation de juillet 2009 à mars de cette année. Le Vatican ajouté que cette reprise en main de la congrégation a pour but de "redéfinir son charisme (...) revoir l'exercice de l'autorité, qui doit aller de pair avec la vérité", et "préserver la foi enthousiaste et le zèle missionnaire des jeunes".

Fin mars, la congrégation avait demandé "pardon" pour les actes "répréhensibles" de son fondateur. Le 4 mars, elle avait aussi demandé "pardon" aux enfants présumés de son fondateur qui ont affirmé avoir été victimes d'abus sexuels de sa part. En mai 2006, Benoît XVI avait contraint Marcial Maciel à "renoncer à tout ministère public" et à "vivre une vie retirée dans la prière et la pénitence". Un "procès canonique" avait en revanche été écarté en raison de "l'âge avancé" et de la "santé précaire" du religieux.

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